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« De toute façon, en France, plus personne ne s’engage, non ? »

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Photo réalisée par le groupe M6 durant un atelier Future of Tech
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Mélanie Brisard
Mélanie Brisard
« Je trouve que depuis le COVID, on est devenus égoïstes », affirme William, 48 ans. « J’ai beau avoir été élevée dans des valeurs de solidarité et d’entraide, moi aussi, je constate que je pense d’abord à moi », renchérit Emma, 26 ans. « Je ne sais pas si on devient égoïstes par dépit, ou si c’est plutôt qu’on n’a plus le choix », interroge Maryline, 58 ans.

Voilà ce qu’on pouvait entendre dans un groupe de discussion mené par Destin commun pour son étude Bonheur à la française, être heureux dans un monde qui va mal (2024).

Peut-être que, comme moi, vous avez déjà eu ce genre de conversation, et que vous vous demandez si la réalité n’est pas plus réjouissante.

Il se trouve que oui, et c’est pour ça que j’avais envie de vous écrire aujourd’hui. 👀

La preuve du contraire

Alors certes, une large majorité d’entre nous préfère rester tranquille à la maison plutôt que de sortir et voir des gens, c’est ce que l’étude a baptisé « l’effet cocon ». Notre bonheur est épicurien avant d’être humaniste, et pourtant… en France, plus d’1 personne sur 3 donne de son temps gratuitement pour les autres ou pour contribuer à une cause (Baromètre IFOP 2024). Ça fait 12,5 millions - dont 5,5 millions chaque semaine ! Ça fait du bien de se le dire, non ?

Extrait de la présentation La France bénévole en 2024 qui s’appuie sur le Baromètre IFOP

Je vous vois venir, les sceptiques : « Ça fait toujours 2 personnes sur 3 qui n’en donnent pas ! ». Eh bien sachez qu’en plus des personnes qui donnent de leur temps, 1 sur 4 déclare en avoir déjà donné - et permettez-moi de faire l’hypothèse qu’elles pourraient sévir à nouveau. 😇

« Égoïstement, c'est agréable de se sentir utile »

C’est ce qu’a déclaré un de nos bénévoles quand on lui a demandé ce qu’il avait le plus apprécié dans le programme 1h pour changer le monde. Je ne lutterai pas contre celles et ceux qui pensent comme Ayn Rand que l’égoïsme est une vertu. Après tout : « l’épanouissement personnel », « l’acquisition de nouvelles compétences et la reconnaissance sociale » font partie des principales motivations citées par le Baromètre d’Opinion des Bénévoles (2024). Bon, elles sont certes devancées de loin par « l’envie d’être utile et d’agir pour les autres » ou « pour une cause » - mais l’altruisme ne serait-il pas un égoïsme sain ?

En tant que formatrice et animatrice de communauté à Latitudes, ce qui m’importe surtout, c’est de traduire ces motivations en actions. Pour paraphraser bell hooks dans son essai À propos d’amour (2000) : la générosité, c’est ce que l’on fait. La générosité est un acte de volonté, c’est-à-dire désir et action, conjointement.

S’engager ne veut pas dire « être bénévole » par définition

Il y a aussi celles et ceux qui donnent de leur temps sans forcément y penser comme un acte volontaire. Ce sont les petites attentions du quotidien : passer du temps avec des grands-parents, aider un voisin qui a besoin de courses, ou encore prendre le temps d'écouter quelqu'un qui traverse une période difficile. Ces gestes, souvent invisibles mais essentiels, sont en majorité réalisés par des femmes. Ils font partie de ce que la philosophe et psychologue Carol Gilligan a nommé éthique du care (prendre soin, en anglais). Sans étiquette, sans récompense, juste parce qu'on a à cœur d'être là pour les autres, sans attendre de retour. Et, parfois, c’est précisément ce type de soutien informel qui tisse le lien social le plus fort (c’est le fameux « bénévolat hors organisation » qu’on retrouve sur le schéma du dessus).

Mais alors qui sont ces gens qui s’engagent ?

Une précision pour les fans de stats : sur les 38% qui donnent du temps gratuitement, 24% le font dans des associations, 18% pour des proches et 6% au sein d’autres organisations comme l’école, l’église ou la mairie. Les personnes qui s’engagent avec Latitudes sont assez représentatives du premier bloc :


Extrait des réponses à la mesure d’impact systématique que nous faisons auprès de nos bénévoles. PS : ce graphique n’est pas inclusif pour les personnes daltoniennes car nous dépendons d’un outil (Airtable) qui nous laisse peu de marge d’adaptation mais nous y travaillons.

Quelques traits spécifiques

Les bénévoles Latitudes ont cependant quelques traits bien à elles et bien à eux, probablement liés au format de nos activités (réalisables à distance, ponctuellement et en autonomie) et aux sujets que nous traitons (la tech & l’éducation) :

Mais comment fait-on pour engager tout ce beau monde et défier l’effet cocon dont on parlait plus haut ? Je veux dire, à part avoir des programmes hyper cool (en toute objectivité bien sûr 😎) il y a bien une recette secrète… mais rassurez-vous, on ne va pas la garder pour nous bien longtemps ! On vous dévoile les ingrédients dans un prochain hebdo.

Spoiler, c’est une recette de famille héritée de Makesense et fertîle.


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