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Le paradoxe d’une génération hyperconnectée, mais plus vulnérable aux cybermenaces

Technologie
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Jeune téléphone cybersécurité
Par
Valentin Hacault
Valentin Hacault
Face aux menaces, les jeunes semblent réagir différemment : moins de recours aux institutions, davantage d’auto-prise en charge, voire d’inaction. Il en ressort le profil d’une génération à la fois hyperconnectée, surexposée et insuffisamment outillée pour faire face.

En grandissant avec Internet, la génération des 18-34 ans ne devrait-elle pas être mieux préparée aux cybermenaces ?

Eh bien non : elle est plus vulnérable à ces risques que les générations précédentes.

Ça vous étonne ? Nous aussi. Et pourtant, c’est le constat sans appel que révèle l’étude réalisée par l’IPSOS pour Cybermalveillance.gouv.fr dans son baromètre 2025 sur la perception cyber des Français.

Comment expliquer ce phénomène contre-intuitif ?


Une surexposition au monde numérique


Il y a quelques semaines, mon collègue Christopher Kartner le rappelait dans son article
« Est-ce que vous préféreriez vivre dans un monde sans internet ? » : En France, les 15-24 ans passent quotidiennement plus de 3h50 en ligne, alors qu’un internaute moyen y passe 2h23. Sur ces 3h50, 3h34 proviennent de leur usage du téléphone mobile et près de 60% représente le temps passé sur les réseaux sociaux.

Nous le savons, les jeunes sont technophiles et sont toujours les premiers à adopter les nouveaux usages et les nouvelles technologies. Pour autant, cela ne signifie pas qu’ils soient capables d’exercer un esprit critique, pourtant indispensable pour naviguer de manière sécurisée en ligne.

Au contraire, c’est la population qui est la plus exposée aux réseaux sociaux et donc aux risques de manipulation de l’opinion et de désinformation.

Avec l’essor de l’IA générative, les cybercriminels disposent désormais de nouveaux outils, comme les deepfakes. Cette technique de manipulation de vidéos, d’images ou d’audios permet de détourner l’image de célébrités à des fins d’escroquerie, ou de personnalités politiques à des fins de manipulation de l’opinion, ou encore d'anonymes dans des cas de  cyberharcèlement à caractère pornographique. En définitive, la population la plus exposée au numérique est également la population la plus exposée aux cybermenaces, et encore plus si elle n'y est pas préparée.

Le mythe du « Digital Native »

Passer plus de temps en ligne ne signifie pas être plus compétent avec les outils du numérique. Comme le rappelle l’article de Christopher : l'un des malentendus les plus répandus sur cette génération est le mythe du « Digital Native ». Cette idée que les jeunes maîtrisent naturellement le numérique car ils et elles ont grandi avec. Cela est faux. Oui, la plupart naviguent avec aisance sur TikTok ou Instagram. Mais ils et elles peuvent se retrouver démunis face à des tâches plus basiques, comme l'envoi d'un courriel avec une pièce jointe, l'utilisation d'un tableur, ou la distinction entre une information fiable et une source douteuse.

Il apparaît maintenant clairement que cette génération, exposée au monde numérique depuis son plus jeune âge, n’est en réalité pas mieux préparée que les autres aux cybermenaces. Ce temps d’exposition prolongé n’est en aucun cas associé à des usages permettant de se familiariser avec des bonnes pratiques de cybersécurité ou de développement de l’esprit critique : deux composantes vitales pour éviter d’être victime de cyberattaque.

Les impacts d’une cyberattaque

Pour rappel, une cyberattaque consiste à porter atteinte à un ou plusieurs systèmes informatiques dans le but de satisfaire des intérêts malveillants. Elle cible différents dispositifs informatiques : des ordinateurs ou des serveurs, isolés ou liés par réseaux, connectés ou non à Internet, des équipements périphériques, ou encore des moyens de communication comme les smartphones, les tablettes et les objets connectés.

Les quatre grandes finalités des cyberattaques sont : l’appât du gain, la déstabilisation, l’espionnage et le sabotage (selon l'ANSSI).

Les impacts sur la santé mentale : un vrai sujet

À l’échelle individuelle, une cyberattaque ne se limite pas à des conséquences techniques ou financières : elle entraîne aussi des impacts psychologiques.

Au-delà des conséquences techniques ou financières, les cyberattaques ont un impact psychologique important, en particulier chez les plus jeunes. L’enquête révèle que les 18-34 ans sont plus enclins à ressentir du stress, de l’anxiété, voire une perte de confiance suite à une attaque

De part leur surexposition, les jeunes voient leur santé mentale plus impactée que les autres générations. En 2023, 34% des internautes déclaraient ressentir au moins un effet néfaste, un chiffre qui grimpe  jusqu’à 57% pour les 15-19 ans. De plus, il est également établi que l’exposition précoce aux écrans  peut entraîner des troubles psychologiques. Cela explique pourquoi l’impact d’une cyberattaque a des conséquences plus marquées chez les jeunes : 34% des 18-34 ans ont déclaré avoir subi un choc émotionnel ou une charge mentale suite à une cyberattaque, contre 20% chez les 35-54 ans.

Un autre point inquiétant est que la génération la plus concernée par le cyberharcèlement est très peu encline à porter plainte, seulement 12% des 18-34 ans le feront. C’est un autre indicateur qui nous doit nous faire réagir quant au manque de résilience des jeunes face aux cyberattaques, avec près d’une personne sur deux qui a subi un préjudice à la suite d’une cyberattaque.

Quid des prochaines générations ?

Après avoir examiné la génération 18-34 ans, comment ne pas s'inquiéter davantage pour les 13-18 ans : plus jeunes, plus connectés, et moins armés pour y faire face ?

Depuis 2023, une loi fixe la majorité numérique à 15 ans en France. Cela signifie qu’avant 15 ans, il n’est pas possible de s’inscrire sur les réseaux sociaux sans l'accord de ses parents. Pourtant, au moment de cette loi, on estimait que 63 % des jeunes de moins de 13 ans étaient titulaires d'au moins un compte sur un réseau social. Il est donc naturel d’être sceptique quant à la réelle portée de cette loi facilement contournable par les plus jeunes. Mon expérience personnelle auprès de plus jeunes et notamment d'élèves de collège, me permet d’affirmer qu’une écrasante majorité d’entre eux sont inscrits sur différents réseaux sociaux : Tik Tok, Instagram, Snapchat, etc.

Heureusement, de plus en plus de mesures sont mises en place pour instaurer de bonnes pratiques et renforcer la sensibilisation des cybermenaces. Il existe de nombreuses sources d’informations fiables en ligne pour vous guider à ce sujet, tel que https://www.cybermalveillance.gouv.fr.

Il reste beaucoup reste à faire : les jeunes n’ont pas encore suffisamment conscience des risques que représente une cyberattaque :

Ces statistiques sont à retrouver juste ici.

Future of Cyber : l’atelier qui forme les esprits critiques

C’est pour toutes ces raisons que le Campus Cyber et Latitudes se sont associés pour créer un atelier de sensibilisation destiné aux élèves de collège et lycée, pour leur faire découvrir l’univers de la cybersécurité.

Après Future of Tech et Future of IA, Future of Cyber vient rejoindre la collection des ateliers Futures.

Future of Cyber : l’atelier qui forme les esprits critiques

Future of Cyber, c’est un atelier ludique de 2h, qui prend la forme d’un jeu de cartes sans écran pour sensibiliser les jeunes aux enjeux sociaux, environnementaux et de citoyenneté de la cybersécurité. Au-delà de la découverte des métiers et des secteurs de la cybersécurité, cet atelier a pour objectif de développer l’esprit critique via des moments d’échanges, de débats et de discussions autour de cette thématique qui représente un enjeu générationnel majeur.

Dans une ère croissante de désinformation et d’émergence de nouvelles technologies telles que l’IA générative, éduquer celles et ceux qui sont à la fois les plus confrontés et à la fois les plus vulnérables aux cybermenaces nous apparait comme essentiel. Il ne s’agit pas seulement de développer des pratiques indispensables à une expérience sécurisée du numérique mais bien d’éveiller les jeunes à la citoyenneté numérique.

Je suis donc ravi d'annoncer, à l’occasion du Cybermois, la sortie de ce nouvel atelier, conçu pour renforcer la résilience des jeunes générations face au numérique. Venez découvrir Future of Cyber lors de l’une de nos trois sessions découvertes organisées en ligne sur le mois d’octobre et inscrivez-vous dès maintenant à la formation à l’animation de l’atelier pour la première session de formation qui aura lieu en novembre.

👉 Découvrir Future of Cyber

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Future of Cyber
Ce contenu est inspiré de notre atelier
: Future of Cyber !

L’atelier sans écran dédié aux élèves de collège et lycée pour découvrir la cybersécurité, ses métiers et ses impacts.

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