Alors, vrai ou faux ?
“Il n'y a pas beaucoup de femmes dans les métiers de la tech, mais c'est mieux qu'avant non ?”
Faux.
Vous le savez peut-être déjà : aujourd’hui, les femmes ne représentent que 26% des effectifs dans les métiers du numérique. Mais si vous aviez l’impression que la part de femmes augmentait dans ces métiers, malheureusement, pas vraiment :
+ En 1950, la programmation était majoritairement féminine. Nombreuses sont celles qui ont marqué le monde de l'ingénierie informatique à cette époque, comme Margaret Hamilton (programmatrice des logiciels Apollo) ou Hedy Lamarr (la précurseure du Wi-Fi) !
+ Dans les années 80, on retrouvait 40% de femmes diplômées ingénieures.
+ Et aujourd’hui… elles ne sont plus que 15% !
Elle vient d'où cette dégringolade ?
Pour essayer de l’expliquer, quelques idées issues de nos ateliers :
“On n’y peut rien si les filles aiment moins la tech que les garçons, c’est comme ça depuis l’enfance.” (Témoignage d’un étudiant lors d’une Bataille de la Tech)
Ce n’est pas vrai qu’on n’y peut rien, mais que ça vient dès l’enfance, oui !
C’est d’ailleurs le sujet de l’étude “Draw a scientist”, qui demande aux élèves comment ils se représentent un scientifique : jusqu’à l’âge de 5-6 ans, les enfants dessinent aussi bien des hommes que des femmes. La tendance s’inverse au collège et au lycée : 85% d’entre eux dessinent alors un homme !
L'un des premiers leviers à activer est d'agir auprès des jeunes pour casser les stéréotypes de genre. Des associations comme Elles bougent, Job IRL et Femmes ingénieures interviennent dans les écoles pour rétablir la balance !
“Chez nous, on fait tout ce qu’il faut pour recruter plus de femmes, mais ce n’est pas simple, ça vient d’avant !” (Témoignage entendu lors d’une Bataille de la Tech en entreprise)
C’est vrai qu’il y a beaucoup de causes avant l’entreprise, mais il y en a aussi une fois recrutées ! D’après l’étude Athena Factor, 52% des femmes diplômées et qualifiées finissent par quitter leur emploi dans la tech, à cause d’un environnement de travail hostile, ou de possibilités de carrière bouchées.
En cause : la prégnance d'une "bro culture" présentée par Marie Georges, présidente de l’incubateur WILLA comme "un monde d’hommes blancs, hétérosexuels, sur-diplômés et aisés” et "une culture stéréotypée, de blagues salaces et de beuveries". D'autres facteurs expliquent aussi ce manque de diversité : manque de reconnaissance et des débouchés, difficulté d'évolution, écarts dans les salaires, isolement, etc.
👉 Notre réalité, elle est là. Une part des effectifs féminins qui diminue, et des stéréotypes de genre, affectant la confiance en soi, qui continuent d’exister et d'expliquer le manque de diversité de la tech.
Changer de regard sur le numérique, c’est le premier pas pour changer la donne.
Mais pour réellement transformer la tech, nous devons agir, sensibiliser et faire entendre nos voix sans jamais oublier l’élément principal : l’action !